Le Lam Sơn Võ Đạo est un art martial qui puise ses racines dans le style Thiếu Lâm (Shaolin) du sud de la Chine (Yunnan, Guizhou), ainsi que des styles vietnamiens du nord et du sud.
Il combine des techniques de combat à mains nues, des techniques avec armes, ainsi que des pratiques énergétiques et de santé.
Le chef de file de l'école en France est Maître Jacques Tran Van Ba.
Maître Quách Văn Kế, né en 1897 à Hanoi, était élève des trois maîtres Bảy Mùa, Hàn Bái, et Ba Cát que l’on appelle aujourd’hui "Tam Nhật" : les Trois Soleils, trois des plus grands maîtres en arts martiaux du début du 20e siècle au Vietnam.
Marque de reconnaissance du monde des arts martiaux vietnamiens, et par comparaison aux Trois Soleils, Maître Quách Văn Kế était appelé une des Trois Lunes (“Tam Nguyệt”), avec Maître Vũ Bá Oai de l’école Hàn Bái Đường et Maître Trương Thanh Đăng de l’école Sa Long Cương.
Pour participer à sa façon à la révolution contre la colonisation du Vietnam par les Français, Maître Kế créa l'école Lam Sơn Võ Thuật Đạo en 1945, afin de former en secret les jeunes à l'art de la guerre. Afin d'entretenir la flamme patriotique, il prit pour nom de l'école "Lam Sơn", en souvenir du mouvement de Lê Lợi contre la Chine (1418-1427). L'école fut fermée en 1946 et Maître Kế se réfugia plusieurs fois à des endroits différents pour éviter de se faire arrêter. Mais, partout où il vivait, il continua de former les jeunes à son art martial.
En 1949, il ouvrit une association de Tennis de Table au Temple Trần Hưng Đao de Saigon. Cette association était la façade abritant la nouvelle école Lam Sơn. Cependant, après la bataille de Điện Biên Phủ, les Français quittèrent l'Indochine ; l'école Lam Sơn n'eut alors plus de vocation révolutionnaire mais l'esprit de l'art martial continua d'être perpétué.
La devise de l'école fondée par Maître Kế a toujours été : "Forger son esprit et son corps pour aider les faibles, s'oublier soi-même pour mieux donner et mieux se donner".
Maître Quách Phước est né en 1933 à Saigon. Il était le neuvième d'une famille de douze enfants. Passionné des arts martiaux il fut entraîné par son père, maître Quách Kế, fondateur de l'école Lam Sơn, qui lui a transmis toutes les finesses de son art. Petit de taille, il était grand de cœur et de talent. Il a toujours eu un profond respect pour son père et pour l'héritage que celui-ci lui avait transmis : l'art et l'esprit de Lam Sơn, ainsi que l'école Lam Sơn Võ Đạo dont il était devenu le deuxième patriarche en 1966.
Ce qui caractérisait cet homme, c’était son refus de l'injustice et de la hiérarchie autoritaire qu'il combattait vivement avec son franc parlé, assez inhabituel pour un vietnamien. Pourtant comme tous les vietnamiens, il avait un grand respect pour les personnes âgées et aimait tous ses élèves comme ses propres enfants.
Au point de vue technique, il était reconnu pour la rapidité de ses déplacements et la puissance de ses coups de poings et de pieds, durement entraînés sur du béton. On disait qu'il était agile comme un singe et puissant comme un tigre. Ses bài quyền exécutés à la perfection étaient comme des poèmes, la précision des ses positions montrait bien l'héritage d'un art traditionnel de haute qualité. Il a formé de nombreux maîtres et élèves dont le responsable de l'école française, Maître Jacques Tran Van Ba.
Maître Quách Phước était aussi un artiste peintre renommé qui avait été également invité par les Maires des communes de Montpellier, de Castries et de Vendargues pour y exposer ses toiles. Celles-ci reflétaient merveilleusement son amour pour la terre et la culture du Vietnam. Il était professeur à l'école des Beaux-Arts de Saigon et aimait dire qu'il peignait comme il pratiquait les arts martiaux : "C'est avant tout de l'Art".
Jacques Tran Van Ba est né en 1950 à Saigon. Il fait partie des maîtres chanceux qui ont été, comme on dit, nourri aux arts martiaux. En effet, sa famille compte de nombreux maîtres et ce depuis plusieurs générations.
Son arrière-grand-père, médecin et maître d'art martial, était un patriote fervent, ayant combattu aux côtés du grand révolutionnaire Phan Xích Long, responsable d'un groupe d'experts qui avait donné du fil à retordre au gouvernement colonial de l'époque. La révolution lui avait coûté dix ans au bagne Poulo Condor, la Cayenne française au Vietnam.
Son grand-père maternel surnommé Bây Quang (Bây le frisé) était connu comme un vaillant combattant dans tout le sud du Vietnam. Cet homme renommé pour son coup de pied mortel, avait battu, pendant l'occupation du Vietnam par le Japon, tous les experts japonais l'ayant défié. Ceux-ci pour se venger avaient utilisé l'armée pour l'arrêter et lui avaient brisé les jambes à coup de barres de fer.
Son père, celui qui lui a enseigné ses premières bases, était l'élève de monsieur Huỳnh Hữu Tích, un grand maître au style tout à fait particulier, et dont le fils détenteur des secrets de son art pratiquait toujours à 70 ans passés, à Bình Thạnh, Saigon.
Ainsi né dans un milieu mêlant arts martiaux et bouddhisme, le jeune Jacques Tran Van Ba rejoignit à l'âge de douze ans l'école Lam Sơn des grands maîtres Quách Kế et Quách Phước, école qu'il n'a plus quittée depuis plus de cinquante ans et dont il est le représentant officiel en France.
Jeune lycéen dans un établissement chinois entre Saigon et Cholon, il connut dans les familles de ses amis de classe les styles chinois de Canton, de Phu Kien et le Hung Gar. De nombreux voyages en Thaïlande et à Hong-Kong lui permirent également de s'initier à la boxe Thaï, au Wing Tsun et au Choi Lee Fut. Il apprit aussi le Judo avec le révérend Thích Tâm Giác de l'école Quang Trung à Saigon. De 1968 à 1971, il fut combattant de ring au Vietnam.
Malgré cette diversité, il resta fidèle à l'école Lam Sơn et à tous ses maîtres. Arrivé à Montpellier en 1971 pour faire ses études supérieures, Jacques Tran Van Ba ouvrit sa première école de Lam Sơn Võ Đạo au CREPS, où il enseigna avec discrétion son art traditionnel.
Il participa avec les maîtres Ly Sarry, Phan Toan Châu et d'autres, dans les années soixante-dix à la création de la fédération Viet Vo Dao au sein de la FFKAMA.
Le cercle des associations, dont l'objectif est le développement de la pratique des arts martiaux vietnamiens tels qu'enseignés dans l'école Lam Son Vo Dao en France, inclut :
Beaulieu (34)
Castries (34)
Dijon (21)
Jacou (34)
La Riche (37)
Le Plessis-Grammoire (49)
Loire-Authion (49)
Poissy (78)
Sisteron (04)